L'Espagne impose une taxe pouvant aller jusqu'à 100 % sur les achats de biens immobiliers par des étrangers. Le Premier ministre a annoncé cette mesure « sans précédent » pour remédier à la crise du logement dans le pays et améliorer l'accessibilité financière.
Selon le gouvernement, en 2023, les non-résidents de l'UE ont acheté environ 27 000 biens immobiliers en Espagne, principalement à des fins d'investissement et non d'utilisation personnelle. M. Sánchez a souligné que ces pratiques n'étaient pas viables compte tenu de la pénurie actuelle de logements, et que la taxe permettrait de mettre des logements à la disposition des résidents et de décourager les achats spéculatifs par des investisseurs étrangers.
Le premier ministre n'a pas fourni de détails spécifiques sur la mise en œuvre ou le calendrier de cette taxe, mais son bureau a indiqué que la proposition serait finalisée après une analyse approfondie. La mesure devra être approuvée par le Parlement, où le gouvernement a déjà eu du mal à obtenir un soutien suffisant pour la législation. Cette initiative est l'une des douze mesures introduites par M. Sánchez pour soi-disant améliorer l'accessibilité du logement en Espagne. Parmi les autres propositions figurent des exonérations fiscales pour les propriétaires proposant des logements abordables, le transfert de plus de 3 000 logements à une nouvelle entité de logement public, ainsi qu'une réglementation plus stricte et une augmentation des taxes sur les locations touristiques de courte durée.
L'annonce a suscité une série de réactions. Les professionnels de l'immobilier se sont inquiétés de l'impact potentiel sur le marché, en particulier dans les régions prisées par les acheteurs étrangers. Certains agents ont fait remarquer que la proposition avait été un sujet de discussion important parmi les professionnels de l'immobilier, soulignant l'intérêt de longue date des acheteurs britanniques pour l'Espagne. Ils se sont interrogés sur l'équité de cibler exclusivement les acheteurs non européens et ont qualifié la mesure d'extrême. En outre, les acheteurs potentiels du Royaume-Uni ont exprimé leur appréhension, certains reconsidérant leur projet d'investissement dans l'immobilier espagnol. Les experts sont sceptiques quant à l'efficacité de la taxe proposée pour résoudre les problèmes de logement, suggérant que l'augmentation de l'offre de logements serait une solution plus efficace pour répondre à la demande croissante dans les grandes villes.
La proposition du gouvernement fait également référence à des mesures similaires dans des pays comme le Danemark et le Canada, qui ont mis en œuvre des politiques visant à restreindre les achats de biens immobiliers par des étrangers afin de stabiliser les marchés immobiliers. Alors que l'Espagne est confrontée à une hausse des prix de l'immobilier et à une pénurie de logements abordables, la taxe proposée représente une approche audacieuse pour freiner les investissements étrangers et veiller à ce que les logements restent accessibles à ses résidents. Le succès de cette mesure dépendra de sa conception, de sa mise en œuvre et de la capacité du gouvernement à mener à bien le processus législatif nécessaire à son entrée en vigueur.